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Une journaliste assassinée : « Il y a des escrocs partout »
« Daphne Caruana Galizia est morte. Après plusieurs menaces de mort elle est décédée dans l’explosion de sa voiture. Daphne Caruana Galizia avait 53 ans. Elle vivait et travaillait à Malte. Ses efforts pour contribuer à dévoiler la corruption, la fraude fiscale et le blanchiment d’argent lui ont été fatals. Les informations qu’elle possédait auraient pu mettre en difficulté des membres haut placés du gouvernement de Malte. Malte est un pays membre de l’Union Européenne. »[lire la suite]
« Daphne Caruana Galizia est morte. Après plusieurs menaces de mort elle est décédée dans l’explosion de sa voiture. Daphne Caruana Galizia avait 53 ans. Elle vivait et travaillait à Malte. Ses efforts pour contribuer à dévoiler la corruption, la fraude fiscale et le blanchiment d’argent lui ont été fatals. Les informations qu’elle possédait auraient pu mettre en difficulté des membres haut placés du gouvernement de Malte. Malte est un pays membre de l’Union Européenne. »
Voilà ce qui était écrit le 17 octobre 2017, en guise de faire-part de décès, sur le portail internet de la maison d’édition EWK d’Egon W. Kreutzer. Matthew Xuereb qui dirige la rédaction du journal local « Times of Malta » et qui connaissait personnellement Daphne Caruana Galizia l’a décrit comme suit : « C’était l’une des meilleures journalistes que Malte ait jamais eue. C’était une journaliste d’investigation et elle possédait de nombreuses sources. Les gens lui donnaient toutes sortes d’informations. De plus elle avait une grande intuition, donc tout ce qui caractérise de bons journalistes. »
Nombreux sont ceux qui ces jours-ci entendent parler de cette journaliste d’investigation pour la première fois. Jusqu’alors les médias établis et les politiciens européens n’avaient guère porté leur attention sur son travail. C’est seulement depuis son tragique assassinat que les médias principaux occidentaux parlent à l’unisson du combat acharné de la journaliste contre la corruption dans son pays. Le quotidien suisse NZZ par exemple a écrit le 17 octobre que Caruana Galizia s’est fait connaître à travers son blog, sur lequel elle avait dans sa ligne de mire des politiciens et des entrepreneurs mais aussi des juges, des chefs de la police et des journalistes corrompus qui se sont laissé acheter. Personne n’était épargné, ni le parti au pouvoir, ni les dirigeants de l’opposition, même la criminalité organisée ne lui faisait pas peur. De plus elle a aussi découvert, comme le rapporte NZZ, que Malte fonctionne comme un paradis fiscal illégal à l’intérieur de l’UE.
Le journal suisse « Tages-Anzeiger » a énuméré en détail les révélations de Caruana Galizia, comme par exemple que des collaborateurs du Premier ministre maltais Joseph Muscat ont procédé à des opérations financières malhonnêtes ou alors qu’ils ont trompé le fisc en ouvrant des comptes offshore à Panama et en réalisant des transferts de propriété en Nouvelle-Zélande
Tout comme les médias principaux, les politiciens européens ne se sont pas fait attendre et ont fortement condamné l’assassinat :
– Le chef du gouvernement maltais Joseph Muscat a parlé d’une « journée noire pour notre démocratie et notre liberté d’opinion ».
– Le porte-parole en chef de Bruxelles a laissé entendre que « le président Jean-Claude Juncker et la commission de l’UE condamnent cet attentat avec les paroles les plus sévères. »
– Sven Giegold, député des Verts et de la fraction EFA au Parlement de l’UE s’est dit choqué de la mort de Daphne Caruana Galizia et il a ajouté : « De tels incidents font penser à la Russie de Poutine et non à l’Union Européenne. » Mais c’est précisément le chef du gouvernement maltais Joseph Muscat qui se dit maintenant choqué, lui que la journaliste assassinée avait dans sa ligne de mire. Et à propos de Jean-Claude Juncker, qui donne également l’air d’être choqué : une équipe de recherche internationale a révélé en novembre 2014 sous le nom de scandale « Luxembourg-Leaks », que pendant son mandat de ministre des Finances (1989-2009) et de Premier ministre (1995-2013), le Luxembourg avait signé des accords fiscaux avec plus de 340 multinationales. Des milliards d’impôts des contribuables ont ainsi été détournés en contournant le fisc. Et on peut surtout noter que Caruana Galizia n’était aucunement intéressée par la Russie, mais par les conditions criminelles profondément présentes au beau milieu de l’UE !
Une demi-heure encore avant l’explosion de sa voiture, Caruana Galizia a fait entendre sur son blog le cri désespéré suivant : « Maintenant partout où tu regardes, il y a des escrocs. La situation est désespérée. »
Son fils Matthew, qui est également un journaliste d’investigation actif, écrit sur Facebook : « Ma mère a été assassinée parce qu’elle se tenait entre l’Etat de droit et ceux qui veulent lui porter atteinte. » De plus Matthew écrit que sous ce gouvernement règne « une culture de l’impunité », qui a rendu possible cet acte atroce. Matthew résume avec les mots suivants : « Tous qualifient l’attentat contre ma mère d’attaque contre la liberté de la presse, mais une telle liberté n’a jamais existé. »
Quand des politiciens et des porte-parole européens rendent honneur au travail d’une journaliste jusqu’alors passée sous silence et pointent vivement du doigt Malte et la Russie, ne serait-ce pas un indice de la précision avec laquelle la journaliste courageuse a touché le nerf de la criminalité européenne ? C’est exactement cette piste qu’il faut continuer à suivre minutieusement.
Texte de l'émission
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28.10.2017 | www.kla.tv/11361
« Daphne Caruana Galizia est morte. Après plusieurs menaces de mort elle est décédée dans l’explosion de sa voiture. Daphne Caruana Galizia avait 53 ans. Elle vivait et travaillait à Malte. Ses efforts pour contribuer à dévoiler la corruption, la fraude fiscale et le blanchiment d’argent lui ont été fatals. Les informations qu’elle possédait auraient pu mettre en difficulté des membres haut placés du gouvernement de Malte. Malte est un pays membre de l’Union Européenne. » Voilà ce qui était écrit le 17 octobre 2017, en guise de faire-part de décès, sur le portail internet de la maison d’édition EWK d’Egon W. Kreutzer. Matthew Xuereb qui dirige la rédaction du journal local « Times of Malta » et qui connaissait personnellement Daphne Caruana Galizia l’a décrit comme suit : « C’était l’une des meilleures journalistes que Malte ait jamais eue. C’était une journaliste d’investigation et elle possédait de nombreuses sources. Les gens lui donnaient toutes sortes d’informations. De plus elle avait une grande intuition, donc tout ce qui caractérise de bons journalistes. » Nombreux sont ceux qui ces jours-ci entendent parler de cette journaliste d’investigation pour la première fois. Jusqu’alors les médias établis et les politiciens européens n’avaient guère porté leur attention sur son travail. C’est seulement depuis son tragique assassinat que les médias principaux occidentaux parlent à l’unisson du combat acharné de la journaliste contre la corruption dans son pays. Le quotidien suisse NZZ par exemple a écrit le 17 octobre que Caruana Galizia s’est fait connaître à travers son blog, sur lequel elle avait dans sa ligne de mire des politiciens et des entrepreneurs mais aussi des juges, des chefs de la police et des journalistes corrompus qui se sont laissé acheter. Personne n’était épargné, ni le parti au pouvoir, ni les dirigeants de l’opposition, même la criminalité organisée ne lui faisait pas peur. De plus elle a aussi découvert, comme le rapporte NZZ, que Malte fonctionne comme un paradis fiscal illégal à l’intérieur de l’UE. Le journal suisse « Tages-Anzeiger » a énuméré en détail les révélations de Caruana Galizia, comme par exemple que des collaborateurs du Premier ministre maltais Joseph Muscat ont procédé à des opérations financières malhonnêtes ou alors qu’ils ont trompé le fisc en ouvrant des comptes offshore à Panama et en réalisant des transferts de propriété en Nouvelle-Zélande Tout comme les médias principaux, les politiciens européens ne se sont pas fait attendre et ont fortement condamné l’assassinat : – Le chef du gouvernement maltais Joseph Muscat a parlé d’une « journée noire pour notre démocratie et notre liberté d’opinion ». – Le porte-parole en chef de Bruxelles a laissé entendre que « le président Jean-Claude Juncker et la commission de l’UE condamnent cet attentat avec les paroles les plus sévères. » – Sven Giegold, député des Verts et de la fraction EFA au Parlement de l’UE s’est dit choqué de la mort de Daphne Caruana Galizia et il a ajouté : « De tels incidents font penser à la Russie de Poutine et non à l’Union Européenne. » Mais c’est précisément le chef du gouvernement maltais Joseph Muscat qui se dit maintenant choqué, lui que la journaliste assassinée avait dans sa ligne de mire. Et à propos de Jean-Claude Juncker, qui donne également l’air d’être choqué : une équipe de recherche internationale a révélé en novembre 2014 sous le nom de scandale « Luxembourg-Leaks », que pendant son mandat de ministre des Finances (1989-2009) et de Premier ministre (1995-2013), le Luxembourg avait signé des accords fiscaux avec plus de 340 multinationales. Des milliards d’impôts des contribuables ont ainsi été détournés en contournant le fisc. Et on peut surtout noter que Caruana Galizia n’était aucunement intéressée par la Russie, mais par les conditions criminelles profondément présentes au beau milieu de l’UE ! Une demi-heure encore avant l’explosion de sa voiture, Caruana Galizia a fait entendre sur son blog le cri désespéré suivant : « Maintenant partout où tu regardes, il y a des escrocs. La situation est désespérée. » Son fils Matthew, qui est également un journaliste d’investigation actif, écrit sur Facebook : « Ma mère a été assassinée parce qu’elle se tenait entre l’Etat de droit et ceux qui veulent lui porter atteinte. » De plus Matthew écrit que sous ce gouvernement règne « une culture de l’impunité », qui a rendu possible cet acte atroce. Matthew résume avec les mots suivants : « Tous qualifient l’attentat contre ma mère d’attaque contre la liberté de la presse, mais une telle liberté n’a jamais existé. » Quand des politiciens et des porte-parole européens rendent honneur au travail d’une journaliste jusqu’alors passée sous silence et pointent vivement du doigt Malte et la Russie, ne serait-ce pas un indice de la précision avec laquelle la journaliste courageuse a touché le nerf de la criminalité européenne ? C’est exactement cette piste qu’il faut continuer à suivre minutieusement.
de dd.
https://www.srf.ch/news/international/journalistin-umgebracht-die-leute-sind-wuetend-dass-so-etwas-passieren-konnte
https://www.srf.ch/news/international/panama-papers-skandal-autobombe-toetet-journalistin-in-malta
https://www.nzz.ch/international/die-ermordete-journalistin-daphne-caruana-galizia-hatte-eine-scharfe-zunge-und-ungewoehnlich-viel-mut-ld.1322501
https://www.tagesanzeiger.ch/panorama/vermischtes/maltas-bekannteste-journalistin-von-autobombe-getoetet/story/10236737
https://de.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Juncker#Illegale_Staatshilfen_und_Steuervorteile_f.C3.BCr_Gro.C3.9Fkonzerne
http://www.focus.de/politik/ausland/anschlag-in-malta-regierungskritische-journalistin-durch-autobombe-getoetet_id_7724027.html
https://daphnecaruanagalizia.com/