Exciter la querelle apporte des avantages

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11.02.2021 | www.kla.tv/18102

Exciter la querelle apporte des avantages Le mois d'octobre 2020 a été marqué par deux événements tragiques en France. Tout d'abord, le 21 octobre, un professeur a été assassiné dans des conditions effroyables à Conflans Sainte Honorine. Quelques jours plus tard, trois personnes ont été assassinées dans une église de Nice. Ces actes sont probablement liés au procès de l'attentat contre le magazine satirique Charly Hebdo, qui a eu lieu le 15 janvier 2015. Ce procès a eu lieu dans la période du mois de septembre. Selon les enquêteurs, les agresseurs se sont vengés des caricatures de Mahomet, que Charlie Hebdo avait à nouveau fait circuler pendant le procès. Le dictionnaire Larousse définit une caricature comme un dessin, ou une peinture qui donne une image sensiblement déformée, on pourrait même dire une moquerie. Les auteurs des attentats auraient considéré les caricatures de Mahomet comme blasphématoires, une parodie de l'Islam. Le blasphème est un terme très négatif car c'est un discours qui insulte la divinité. Le président Macron a déclaré en septembre 2020 lors de son voyage au Liban : « Le blasphème est autorisé en France » et dans d'autres discours : « Nous ne renoncerons pas aux caricatures ». Le président Macron n'a- t-il pas jeté de l'huile sur le feu avec ces déclarations au lieu d'essayer de calmer la situation ? N'aurait-il pas été approprié d'adopter une attitude plus respectueuse envers la communauté musulmane, de reconnaître l'irrespect dont elle a fait l'objet dans cette affaire et de s'excuser ? Diverses personnalités françaises ont également indiqué qu'elles n'étaient pas d'accord avec les remarques de M. Macron. L'ancien chef des armées Pierre de Villiers, par exemple, a déclaré dans une interview : « Nous ne faisons peut-être pas preuve de suffisamment d'humanité envers les musulmans intégrés à la République, qui sont les premières victimes de ces barbares », car chaque fois qu'un attentat au nom de l'Islam est perpétré sur le sol français, la confusion s'installe inévitablement et le fossé entre la communauté musulmane et le peuple français se creuse. Monseigneur Gilbert Aubry, actuel évêque de l’île de la Réunion a également réagi en déclarant : « La liberté d'expression oui, mais les caricaturistes ont-ils réfléchi aux conséquences politiques de leurs productions provocatrices dans le contexte actuel ? » M. Macron n'est-il pas conscient du contexte tendu qui existe depuis plusieurs années entre les Français et la communauté musulmane ? En effet l’islamophobie gagne du terrain en France, une étude de l’institut français d’opinion publique (IFOP), démontre que les musulmans sont de plus en plus contestés. 60% des sondés considèrent que l’islam a trop d’importance. Ou bien ce serait une stratégie gagnante en vue des prochaines élections car il sait qu’en alimentant la haine croissante des Français envers les musulmans, il crée en quelque sorte une unité nationale. C'est ce que dit Dominique Albertini dans le journal Libération : « De Clémenceau à De Gaulle (anciens chefs d'État français) : L'unité nationale tend à valoriser la figure du chef qui, dans ces circonstances, est censé incarner l'intérêt national. C'est probablement un effet recherché des interventions du président Emmanuel Macron. » Pour lui, il est beaucoup plus profitable d'alimenter le conflit entre la communauté musulmane et le peuple français que de l’apaiser en reconnaissant le manque de respect des caricatures de Mahomet.

de jpl

Sources/Liens : Dauphiné Libéré du28 octobre 2020 Le Monde du 12 février 2020 https://lesmoutonsrebelles.com/caricature-la-suisse-refuse-de-saligner-sur-la-france-et-condamne-le-blaspheme/
https://www.liberation.fr/france/2020/03/17/l-union-nationale-un-classique-de-la-politique-en-temps-de-crise_1782086