Mittwoch, 02. Mai 2018

Le gouvernement lituanien couvre-t-il un crime pédophile ?

Un scandale pédophile en Lituanie, marqué par une série de morts mystérieuses, se propage jusqu'aux Etats-Unis. Là-bas, l'ancienne juge Neringa Venckienė a été arrêtée début février 2018. Elle a joué un rôle clé en portant à l'attention du public l'affaire dans laquelle plusieurs hauts fonctionnaires lituaniens auraient été impliqués. Les autorités lituaniennes veulent-elles empêcher la révélation d'un clan pédophile avec leur demande discutable d'extradition de la juge ? [lire la suite]

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Le gouvernement lituanien couvre-t-il un crime pédophile ?

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02.05.2018 | www.kla.tv/12379

Fin février 2018, l'ancienne juge et femme politique lituanienne Neringa Venckiene a été arrêtée aux Etats-Unis par la police américaine. En avril 2013 la juge avait fui la Lituanie pour Chicago avec son fils pour persécution politique. Le ministère public de la République lituanienne accuse Neringa Venckiene d'avoir commis plusieurs « délits » et demande maintenant l'extradition de l'ancienne juge vers la Lituanie. C’est ce que dit la version officielle. Il y a quelques jours, une citoyenne lituanienne a déposé auprès de Klagemauer.TV une plainte qui jette un éclairage différent sur le contexte de la demande d'extradition : « Bonjour, cher Kla.TV, s'il vous plaît, aidez-nous à dévoiler le réseau pédophile en Lituanie. Ne remettons pas entre ses mains cette juge et femme politique lituanienne courageuse et intègre. Les procédures pénales lituaniennes sont très corrompues et injustes. Cette personne a droit à un procès équitable. » Kla.TV a enquêté sur l'affaire et a trouvé une pétition que Karolis Venckus, le fils de la juge lituanienne arrêtée, a lancée et a adressée à la Maison Blanche. Il voulait que sa mère ne soit pas extradée vers la Lituanie. Dans un appel vidéo, lancé au-delà des frontières nationales, il a attiré l'attention sur le sort de sa famille. Que s'était-il passé exactement ? En 2008, la nièce de Neringa Venckiene, alors âgée de quatre ans, Deimante K., aurait été victime d'abus sexuels de la part de plusieurs hauts responsables du gouvernement lituanien. Sa propre mère aurait laissé à plusieurs reprises la fille à des fonctionnaires pédosexuels pour abuser d’elle sexuellement. Pendant cette période, la jeune fille vivait avec son père et ses grands-parents et passait souvent les week-ends avec sa mère. Parmi les auteurs présumés se trouveraient un juge du tribunal de district de Kaunas et un assistant du président du Parlement. Lorsque le père de Deimante a appris les abus, il s'est tourné vers les autorités lituaniennes pour que l'affaire fasse l'objet d'une enquête et que les auteurs identifiés par la petite fille soient condamnés. Cependant les accusés ont nié les accusations. La police a rejeté toute l'affaire comme s’il s’agissait d’un différend à propos d’un droit de garde d’enfant, et l'enquête n'a abouti à rien. À cause d'une série de morts mystérieuses, un éclaircissement complet est devenu impossible. Parmi ces morts se trouvaient les présumés délinquants sexuels pédophiles, le père de Deimante et d'autres témoins de l'entourage de la petite fille. Après le décès de son père, Deimante a vécu avec sa tante Neringa Venckiene, qui a obtenu la garde de l’enfant après le décès de son frère. Toutefois, en décembre 2011, les autorités lituaniennes ont révoqué le droit de garde de la juge et l'ont attribué à la mère biologique. En janvier 2012, Venckiene a fondé le Parti populaire « Drąsos Kelias » (DK), en français « Chemin du courage » et a réussi à entrer au Parlement lituanien. Le but du parti était de prendre des mesures contre le système oligarchique, la pédophilie et le système judiciaire corrompu du pays. En conséquence, Venckiene a été massivement attaquée par les médias du système lituanien et par le gouvernement. En mai 2012, les autorités lituaniennes sont arrivées au domicile de Venckiene avec une équipe de 240 personnes (!) : des membres des forces de sécurité et d'une force spéciale, et des officiers de police. Après une précédente tentative infructueuse, on voulait retirer l'enfant de force à sa tante. Ce jour-là, les membres de la famille, les amis et beaucoup d'autres personnes se sont rassemblés dans la maison et dans les rues. Ils ont manifesté contre le système corrompu de leur pays et ont voulu protéger la petite fille de l’intervention de l'État. Les forces spéciales ont ensuite obtenu de force l'accès à la maison du juge. Contre son gré et complètement effrayée Deimante a été emportée, accompagnée de sa mère. Depuis lors, il n'y a eu aucun signe de vie de l'une ou de l'autre. Avec cet enlèvement d’enfant par la force, a-t-on voulu mettre de côté le témoin principal ? Toutes les demandes d'informations adressées aux institutions publiques sur l'état de santé de l'enfant et le lieu où elle se trouve, sont restées sans réponse à ce jour. Les autorités judiciaires ont même tenté d'engager des poursuites judiciaires contre les grands-parents et les activistes lituaniens. Neringa Venckiene a finalement été forcée de fuir aux Etats-Unis avec son fils. Compte tenu de ces circonstances, la demande d'extradition de la juge par le procureur général lituanien est très discutable. Les preuves montrent que les autorités lituaniennes tentent par tous les moyens de dissimuler un scandale majeur dans lequel les plus hautes sphères du gouvernement lituanien pourraient elles-mêmes être impliquées dans une affaire de pédophilie. L'affaire a suscité beaucoup d'attention au sein de la population lituanienne. Un large mouvement social est né, demandant un éclaircissement complet du scandale pédophile. Ce n'est qu'ainsi que de tels crimes peuvent être dévoilés et punis dans le monde entier. Le scandale des abus pédophiles qui a attiré l'attention du public en Lituanie n'est probablement que la pointe de l'iceberg de ce qui se passe dans le monde.

de nm./uk./dd.