Ernst Wolff à propos du Brexit : Un krach financier mis en scène est-il imminent ?

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02.05.2019 | www.kla.tv/14233

Opinion sans fard, aujourd'hui avec Ernst Wolff, expert financier allemand et auteur de best-sellers. La Grande-Bretagne aurait dû sortir de l'UE le 12 avril 2019. Toutefois, l'UE et le Royaume-Uni ont convenu la veille, le 11 avril, de reporter la sortie de plus de six mois, au 31 octobre 2019. Le report est subordonné, entre autres, à la condition de leur participation aux élections européennes de mai 2019. Ernst Wolff a déjà commenté ce point dans un article du 10 avril, sans savoir si la Grande-Bretagne allait sortir de l’UE le 12 avril. L'article de Wolff a certainement pour fondement la situation très tendue et controversée qui règne actuellement en Grande-Bretagne : Quand en arrive-t-on à un Brexit ? Et si oui, dans quelles conditions ? Y aura-t-il un « Brexit dur » sans accord avec l'UE ou un Brexit sera-t-il même empêché ? Tout cela porte en soi un énorme potentiel de troubles au sein de la population. Wolff évoque ces possibles émeutes autour du Brexit et explique qui en profiterait. En faisant cela, il pointe un grand fil rouge, celui de l'élite financière mondiale. Il s'agirait de la décision réelle concernant le Brexit et le futur visage de l'UE : Est-ce qu’il y aura un Brexit, quand et comment. Voyez maintenant l'analyse de Wolff : Si le Brexit est à nouveau reporté, la Grande-Bretagne devra en revanche participer aux élections du Parlement européen du 26 mai de cette année. Cependant, les 17,4 millions de Britanniques qui ont voté pour un Brexit lors du référendum du 23 juin 2016 n'aimeront probablement pas cela et pourraient peut-être exprimer leur colère après avoir attendu en vain pendant 2 ans trois quarts. La police britannique se prépare actuellement à cette éventualité. Quelques jours avant il a été annoncé que 10 000 policiers seraient prêts dans les 24 heures en cas d’émeutes dans le pays. A ce point-là, chers téléspectateurs, un ajout : Divers médias britanniques ont rapporté en mars que du 30 mars au 11 avril 2019, plus de 10 000 soldats, 35 navires de guerre, 5 sous-marins et 59 avions et hélicoptères de 13 pays ont participé à l'exercice militaire « Exercise Joint Warrior ». Selon des sources officielles, le but est de permettre à la Royal Navy, à l'armée de terre, à la Royal Air Force et à leurs alliés de mener des opérations conjointes contre une série de menaces actuelles et futures. Des commentateurs indépendants comme Manfred Petritsch (alias Freeman), l'opérateur de la plate-forme Internet « Alles Schall und Rauch », soupçonnent cependant que l'exercice militaire a eu lieu « pour pouvoir intervenir et agir contre la population britannique si le Brexit n’a pas lieu et qu'il y a des émeutes ». Déjà le 5 janvier, le journal britannique « The Times » écrivait : « Le jeudi 3 janvier, les ministres (britanniques) ont été informés lors d'une réunion qu'en cas de Brexit dur (sans accord avec l'UE), 30 000 soldats réguliers et 20 000 réservistes devraient être disponibles pour aider à faire face aux conséquences. » Écoutez maintenant comment Ernst Wolff évalue les préparatifs en vue d'éventuelles émeutes – ce qui n’est presque jamais mentionné dans les médias germanophones. Ce dont personne ne parle en ce moment, c'est de la possibilité historique que débute un tel scénario (d'émeutes autour du Brexit) de l'élite financière mondiale, pour les raisons suivantes : Après que les banques centrales ont resserré leur politique monétaire l'an dernier, le mois de décembre a connu la plus forte chute des marchés boursiers depuis 70 ans. Afin d'enrayer la tendance à la baisse, les principales banques centrales, notamment la FED (système de banque centrale américain) et la BCE (Banque centrale européenne), ont réagi immédiatement et ont annoncé un retour à une politique monétaire plus souple. Cela a non seulement calmé les marchés, mais a également permis le meilleur démarrage boursier depuis des années et une reprise qui dure depuis des mois. Mais cela ramène les vieux problèmes : Les bulles continuent de croître et menacent d’éclater. Et ce n’est pas tout : En raison des faibles taux d’intérêt, la dette a fortement augmenté par rapport à 2007/2008, de sorte que les risques dans le système sont plus élevés aujourd’hui qu’il y a dix ans. Un krach aurait donc des conséquences bien pires. C’est pourquoi l’élite financière mondiale ne souhaite peut-être rien de plus que d’alléger la pression sur les marchés et de détourner l’attention d’elle-même. Elle ne manquera pas la chance historique qu’offrirait une flambée d’émeutes, à savoir l’occasion de mettre en scène elle-même un krach, en profiter et présenter au public les partisans du Brexit comme un bouc émissaire pour les bouleversements qui en résulteraient. Les fonds spéculatifs et les grandes banques n’auraient qu’à utiliser leur pouvoir de marché à cette fin, amorcer une liquidation sur les marchés financiers et provoquer ainsi une chute des prix. Et ce n’est même pas tout : Avant cela, ils pourraient parier sur une chute des prix et une chute de la livre sterling, puis utiliser le krach pour aller faire du shopping avec des poches bien remplies. Un krach ainsi organisé et donc contrôlé par l’élite financière lui rapporterait non seulement d’énormes profits, mais lui donnerait aussi l’occasion d’en imputer les conséquences aux partisans « indisciplinés » et « obstinés » du Brexit. Un tel krach mis en scène arrangerait bien aussi les dirigeants de l’UE à Bruxelles : ils pourraient présenter ses conséquences comme un exemple dissuasif pour tous ceux qui, comme la Catalogne, réclament l’indépendance. Les jours et les semaines à venir montreront dans quelle direction les choses évolueront. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas se laisser abuser par les médias grand public, dont l’attention se concentre sur le Parlement britannique et la bureaucratie de l’UE. La véritable décision sur le Brexit et sur le futur visage de l’UE ne sera pas prise à Bruxelles ou à Londres, mais – comme toujours – à la direction des grandes banques internationales et des fonds spéculatifs.

de dd.

Sources/Liens : https://www.srf.ch/news/international/ringen-um-den-brexit-eu-und-grossbritannien-einigen-sich-auf-aufschub-bis-ende-oktober
https://www.srf.ch/news/international/brexit-erneut-verschoben-teilnahme-grossbritanniens-an-europawahl-ist-eine-farce
https://finanzmarktwelt.de/ernst-wolff-zum-brexit-steht-ein-inszenierter-crash-bevor-123009/
https://www.gov.uk/government/news/10000-troops-from-13-countries-arrive-in-the-uk-for-major-exercise
https://navaltoday.com/2019/03/14/scotland-hosting-13-countries-for-tri-service-drill-joint-warrior/
http://alles-schallundrauch.blogspot.com/2019/04/entweder-gibt-es-einen-aufstand-oder.html
https://www.wsws.org/de/articles/2019/01/09/brex-j09.html