L’évêque Mgr Ogbu : La xénophobie en Afrique du Sud est attisée par la politique

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19.09.2019 | www.kla.tv/14930

La xénophobie en Afrique du Sud est attisée par la politique Opinion sans fard aujourd’hui avec des extraits d’une interview réalisée par Kla.TV de l’évêque sud-africain Mgr Ogbu, en avril 2019 sur la Place Sechseläuten à Zurich. Le 30 mars 2019 lors de la conférence de visionnement de Kla.TV, des collaborateurs de Kla.TV ont rencontré l’évêque Mgr Ogbu d’Afrique du Sud. Il a décrit avec une précision bouleversante comment la xénophobie en Afrique du Sud devient de plus en plus aigüe et éclate souvent brutalement, faisant de nombreux morts. Interrogé par notre équipe sur le fait qu’il faisait certainement référence à la xénophobie contre des fermiers blancs, c’est-à-dire au conflit noirs-blancs classique, Mgr Ogbu a décrit, à notre étonnement, une facette complètement différente de la xénophobie, à savoir des agressions de personnes de couleur sur d’autres personnes de couleur. Écoutez maintenant l’interview que kla.tv a faite avec Monseigneur Ogbu, en avril 2019 sur la Place de Sechse-läuten à Zurich. Interlocutrice :Pourriez-vous nous parler de vous et de ce que vous appelez la xénophobie en Afrique ? Dr Ogbu : Je suis l’évêque Mgr Chidiebere Anelechi Ogbu. Je suis président de la diaspora africaine (AfriDU), qui est composée de 55 nations africaines en Afrique, c’est une organisation de la société civile qui est l’organisation faîtière de toute la diaspora africaine en Afrique. Je suis également président au niveau mondial de « l’International Gathering for Peace and Human Rights » et aussi président de l’African Network College of Bishops (…) Eh, bien, ce que nous appelons xénophobie en Afrique n’est pas vraiment de la xénophobie. Parce que la xénophobie c’est le résultat d’une attaque sur des étrangers par peur de ceux-ci. Mais là, c’est de l’afrophobie parce que ce sont des Africains qui attaquent des Africains. Des Sud-africains attaquent des Sud-Africains. Cela n’a donc rien à voir avec les fermiers blancs, mais avec d’autres nationalités africaines qui vivent en Afrique du Sud. Interlocutrice :D’où vient cette xénophobie ? Dr Ogbu : Je ne comprends vraiment pas la raison des attaques xénophobes, parce que ce que certains Africains prétendent par ignorance est totalement inapproprié, quoi qu’ils prétendent. S’ils prétendent que les étrangers sont des rivaux pour leur emploi, que les étrangers attaquent leurs femmes. (…) La plupart de ces gens n’ont même pas de travail officiel. Ce sont des gens qui font leurs affaires, que je les appelle Éthiopiens, Somaliens, Nigérians ou autres. Ils développent des concepts et des idées pour savoir comment s’établir et survivre, ce que nous n’avons pas fait auparavant. Il n’y a donc aucune raison, aucune raison essentielle, d’attaquer ces étrangers. Interlocutrice : Le gouvernement ne fait-il rien pour désamorcer la situation ? Dr Ogbu : Je ne sais pas si ceux du gouvernement ont des plans pour résoudre le problème. Et c’est ce que nous voulons : qu’ils sachent qu’ils doivent résoudre le problème. Il y a eu de nombreuses attaques xénophobes, comme en 2015/2016, une attaque xénophobe, et comme vous le savez ils ont appelé à la prière, certains ont crié : Nous voulons la paix, prions, nous vous pardonnons. Les autres diront : Pardonnez-nous et… il n’y a pas de résultat. Ce sera seulement lorsque le gouvernement sud-africain commencera à traduire les responsables en justice, toute personne qui participe aux meurtres, aux pillages, au harcèlement des gens, et qu’ils seront traduits en justice. Nous voulons qu’il y ait des dédommagements, nous voulons qu’il y ait réparation. Le gouvernement ne fait rien. Interlocutrice : Vous vous plaignez du fait que les médias européens ne parlent guère ou pas du tout de ces conflits internes, et qu’ils ne s’engagent pas pour le respect des droits de l’homme. C’est pourquoi vous vous tournez vers Kla.TV, plein d’espoir, pour que votre appel à l’aide se propage. Quel rôle les médias sud-africains jouent-ils dans le travail de réconciliation ? Dr Ogbu : Oui pour parler des quelques médias qui existent, je ne sais pas, les médias, le SABC, l’UTP, sont contrôlés par le gouvernement, ça ce sont les médias qui sont connus. D’autres médias pourraient être privés, certains on n’en connaît pas l’origine, ou d’autres sont stoppés. Interlocutrice : La vision et les solutions que vous apportez pour les gens de votre continent sont impressionnantes. Cette approche semble être la clé des conflits de toute sorte. Pouvez-vous nous en dire plus ? Dr Ogbu : Vous savez, ce que j’aimerais ajouter, c’est que les Sud-Africains doivent savoir ceci : Nous ne sommes qu’une seule Afrique. Nous avons le même sang. Nous savons qu’au moment de la colonisation, il y a eu une sorte de division, une sorte de séparation et ils ont dit qu’il y avait différents peuples étrangers les uns aux autres… et ils leur ont donné des noms. Mais sinon nous ne sommes qu’une seule Afrique.

de h.m.

Sources/Liens : www.impactafricanetwork.com
www.peaceandhumanrights.info