Ce site Web utilise des cookies. Les cookies nous aident dans nos services. En utilisant nos services, vous acceptez que nous puissions installer des cookies. Vos données sont en sécurité chez nous. Nous ne transmettons aucune de vos analyses ou données de contact à des tiers ! Vous trouverez de plus amples informations dans la déclaration de protection des données.
La guerre américaine pour les ressources - Partie 4 : L’Iran
Dans l’émission d’aujourd’hui, nous regarderons sous la loupe un autre pays : l’Iran. Il devrait être clair pour tout le monde, que les rapports géopolitiques et les ressources naturelles de l’Iran montrent à eux seuls que la diabolisation de l’Iran, les sanctions et l’épreuve de force dans l’accord sur le nucléaire, ont un lien avec la « guerre américaine pour les ressources »[lire la suite]
Chers téléspectateurs, bienvenue pour la 4e partie de la série « La guerre américaine pour les ressources ». Dans la 1e partie nous avons expliqué que la stratégie des États-Unis était orientée depuis des années sur les ressources mondiales. Car pour exercer un pouvoir mondial, il est décisif de contrôler les matières premières, en particulier le pétrole. Les 2e et 3e parties ont montré en quoi les foyers de crise en Russie et en Grèce pouvaient avoir un lien avec cela. Dans l’émission d’aujourd’hui, nous regarderons sous la loupe un autre pays : l’Iran. Il devrait être clair pour tout le monde, que les rapports géopolitiques et les ressources naturelles de l’Iran montrent à eux seuls que la diabolisation de l’Iran, les sanctions et l’épreuve de force dans l’accord sur le nucléaire, ont un lien avec la « guerre américaine pour les ressources » :
1. D’une part les ressources naturelles : L’Iran possède la plus grande réserve mondiale de gaz naturel et, selon les sources d’information, la troisième ou quatrième réserve mondiale de pétrole. De ce fait, l’Iran a une grande influence sur l’approvisionnement du monde en énergies fossiles.
2. D’autre part la situation géopolitique : La situation de l’Iran entre la mer Caspienne et le Golfe Persique et spécialement avec le détroit d’Ormuz, fait de lui un territoire d’une haute importance géostratégique, avec une longue histoire qui remonte à l’Antiquité. Le détroit d’Ormuz relie le Golfe Persique au golf d’Oman à l’Ouest, à la mer d’Arabie et à l’océan Indien à l’Est. A travers ce détroit passe la totalité du trafic maritime depuis et vers les ports pétroliers du Koweït, du Qatar, du Bahreïn, de l’Irak, des Emirats Arabes Unis et de l’Iran. Un blocage du détroit d’Ormuz empêcherait les livraisons dans d’importantes parties de l’espace pétrolier du Proche-Orient, ce qui lui donne une importance géostratégique mondiale. Pour passer le détroit, les bateaux doivent traverser les eaux territoriales d’Oman et d’Iran. Selon la convention de Genève du droit maritime de 1958 – que l’Iran ainsi que les États-Unis ont signée – les bateaux ont un « droit de passage inoffensif » par le détroit d’Ormuz. Par contre, tous les bateaux de guerre doivent demander une permission auprès de l’Iran avant la traversée. Les États-Unis ont pourtant fait passer leurs bateaux de guerre sans permission par le détroit d’Ormuz et font référence pour cela à leur droit coutumier.
Comment se révèle donc cette guerre américaine pour les ressources de l’Iran ? Un petit retour dans l’histoire à ce sujet :
En 1951, l’industrie pétrolière d’Iran fut nationalisée, car l’entreprise pétrolière anglo-iranienne refusait catégoriquement de partager avec l’Iran la moitié de ses profits venant du commerce du pétrole. Par la suite, il y eut un boycott international du pétrole iranien initié principalement par les États-Unis et le Royaume-Uni.
En 1953, le premier ministre iranien fut renversé lors de l’opération « Ajax », menée par les services secrets américains de la CIA et le MI6 britannique. A la place, on porta le Shah pro-occidental à la tête de l’Etat, ce qui permit l’accès au pétrole aux Britanniques et aux Américains.
Après la révolution islamiste de 1979, le Shah pro-occidental fut renversé et le régime islamiste de l’Ayatollah Khomeiny fut créé. Il prit la tête de l’Iran. Depuis cet évènement clé, l’influence des États-Unis sur l’Iran fut limitée.
En 1980, Washington soutint ensuite le dictateur irakien Saddam Hussein, qui débuta une guerre contre l’Iran. Comme le soupçonne l’auteur d’un best-seller Peter Scholl-Latour, l’Irak voulait mettre la main sur le pétrole iranien, et le régime iranien des religieux islamiques devait être renversé. Dans la guerre entre l’Iran et l’Irak qui dura 9 ans, Hussein aurait succombé depuis longtemps à la supériorité militaire de l’Iran, s’il n’avait pas été soutenu par les Etats-Unis, entre autres avec des livraisons de gaz toxique qui fut utilisé contre les Iraniens.
Déjà depuis le milieu des années 1990, Israël commença à parler aux États-Unis d’une menace nucléaire iranienne. Pourtant le 19 octobre 2014, le « ministre des services secrets » israélien Yuval Steinitz a rendu public qu’en 2003 le programme nucléaire iranien se trouvait seulement dans un état « embryonnaire ». On doit mentionner que l’Iran a signé le traité de non-prolifération nucléaire le 1er juillet 1968, qui lui donne uniquement le droit d’utiliser l’énergie nucléaire civile. Dans l’émission en allemand du 15 juillet 2015 nous avons expliqué pourquoi l’Iran n’a aucun intérêt à avoir la bombe atomique.
Après que l’Iran fut quand même accusé de toutes parts et sans relâche d’être une menace nucléaire, le président américain annonça le 10 février 2010 des sanctions de grande envergure contre ce pays. En 2012 suivirent de vastes sanctions économiques de la part de l’Union Européenne qui visaient entre autres l’industrie pétrolière et la banque centrale iraniennes.
Comme le gouvernement américain s’est trouvé devant le fait que l’Iran contournait les sanctions économiques en passant notamment par la Russie ou la Chine, il a finalement signé en juillet 2015 un traité nucléaire avec l’Iran. Celui-ci doit pourtant encore être approuvé par le congrès américain. Etant donné qu’il possède d’énormes sources de pétrole et de gaz, des experts soupçonnent que l’Occident ne veuillent pas perdre complètement l’Iran au profit de la Chine et de la Russie principalement, mais aussi de l’Inde. L’Europe cherche aussi une alternative après l’exclusion de la Russie du marché européen. Par ailleurs, l’assouplissement des sanctions envers l’Iran a un effet sur le prix du pétrole. Cela aurait tendance à faire baisser le prix du pétrole, car l’offre grandit. Et cela nuirait à nouveau à la Russie et mènerait à des pertes de l’ordre de milliards dans le budget national.
Comme vous pouvez le voir, Mesdames et Messieurs, tout tourne autour du pétrole et d’autres ressources, et on ne peut pas dans tout cela nier la responsabilité américaine. C’est pourquoi il est tellement révélateur d’observer les foyers de crise et de suivre les évolutions dans le monde selon cette perspective, que ce soit en Russie, en Grèce ou en Iran. Suivez-nous régulièrement sur Klagemauer.tv. Au revoir.
Texte de l'émission
à télécharger
09.08.2015 | www.kla.tv/6460
Chers téléspectateurs, bienvenue pour la 4e partie de la série « La guerre américaine pour les ressources ». Dans la 1e partie nous avons expliqué que la stratégie des États-Unis était orientée depuis des années sur les ressources mondiales. Car pour exercer un pouvoir mondial, il est décisif de contrôler les matières premières, en particulier le pétrole. Les 2e et 3e parties ont montré en quoi les foyers de crise en Russie et en Grèce pouvaient avoir un lien avec cela. Dans l’émission d’aujourd’hui, nous regarderons sous la loupe un autre pays : l’Iran. Il devrait être clair pour tout le monde, que les rapports géopolitiques et les ressources naturelles de l’Iran montrent à eux seuls que la diabolisation de l’Iran, les sanctions et l’épreuve de force dans l’accord sur le nucléaire, ont un lien avec la « guerre américaine pour les ressources » : 1. D’une part les ressources naturelles : L’Iran possède la plus grande réserve mondiale de gaz naturel et, selon les sources d’information, la troisième ou quatrième réserve mondiale de pétrole. De ce fait, l’Iran a une grande influence sur l’approvisionnement du monde en énergies fossiles. 2. D’autre part la situation géopolitique : La situation de l’Iran entre la mer Caspienne et le Golfe Persique et spécialement avec le détroit d’Ormuz, fait de lui un territoire d’une haute importance géostratégique, avec une longue histoire qui remonte à l’Antiquité. Le détroit d’Ormuz relie le Golfe Persique au golf d’Oman à l’Ouest, à la mer d’Arabie et à l’océan Indien à l’Est. A travers ce détroit passe la totalité du trafic maritime depuis et vers les ports pétroliers du Koweït, du Qatar, du Bahreïn, de l’Irak, des Emirats Arabes Unis et de l’Iran. Un blocage du détroit d’Ormuz empêcherait les livraisons dans d’importantes parties de l’espace pétrolier du Proche-Orient, ce qui lui donne une importance géostratégique mondiale. Pour passer le détroit, les bateaux doivent traverser les eaux territoriales d’Oman et d’Iran. Selon la convention de Genève du droit maritime de 1958 – que l’Iran ainsi que les États-Unis ont signée – les bateaux ont un « droit de passage inoffensif » par le détroit d’Ormuz. Par contre, tous les bateaux de guerre doivent demander une permission auprès de l’Iran avant la traversée. Les États-Unis ont pourtant fait passer leurs bateaux de guerre sans permission par le détroit d’Ormuz et font référence pour cela à leur droit coutumier. Comment se révèle donc cette guerre américaine pour les ressources de l’Iran ? Un petit retour dans l’histoire à ce sujet : En 1951, l’industrie pétrolière d’Iran fut nationalisée, car l’entreprise pétrolière anglo-iranienne refusait catégoriquement de partager avec l’Iran la moitié de ses profits venant du commerce du pétrole. Par la suite, il y eut un boycott international du pétrole iranien initié principalement par les États-Unis et le Royaume-Uni. En 1953, le premier ministre iranien fut renversé lors de l’opération « Ajax », menée par les services secrets américains de la CIA et le MI6 britannique. A la place, on porta le Shah pro-occidental à la tête de l’Etat, ce qui permit l’accès au pétrole aux Britanniques et aux Américains. Après la révolution islamiste de 1979, le Shah pro-occidental fut renversé et le régime islamiste de l’Ayatollah Khomeiny fut créé. Il prit la tête de l’Iran. Depuis cet évènement clé, l’influence des États-Unis sur l’Iran fut limitée. En 1980, Washington soutint ensuite le dictateur irakien Saddam Hussein, qui débuta une guerre contre l’Iran. Comme le soupçonne l’auteur d’un best-seller Peter Scholl-Latour, l’Irak voulait mettre la main sur le pétrole iranien, et le régime iranien des religieux islamiques devait être renversé. Dans la guerre entre l’Iran et l’Irak qui dura 9 ans, Hussein aurait succombé depuis longtemps à la supériorité militaire de l’Iran, s’il n’avait pas été soutenu par les Etats-Unis, entre autres avec des livraisons de gaz toxique qui fut utilisé contre les Iraniens. Déjà depuis le milieu des années 1990, Israël commença à parler aux États-Unis d’une menace nucléaire iranienne. Pourtant le 19 octobre 2014, le « ministre des services secrets » israélien Yuval Steinitz a rendu public qu’en 2003 le programme nucléaire iranien se trouvait seulement dans un état « embryonnaire ». On doit mentionner que l’Iran a signé le traité de non-prolifération nucléaire le 1er juillet 1968, qui lui donne uniquement le droit d’utiliser l’énergie nucléaire civile. Dans l’émission en allemand du 15 juillet 2015 nous avons expliqué pourquoi l’Iran n’a aucun intérêt à avoir la bombe atomique. Après que l’Iran fut quand même accusé de toutes parts et sans relâche d’être une menace nucléaire, le président américain annonça le 10 février 2010 des sanctions de grande envergure contre ce pays. En 2012 suivirent de vastes sanctions économiques de la part de l’Union Européenne qui visaient entre autres l’industrie pétrolière et la banque centrale iraniennes. Comme le gouvernement américain s’est trouvé devant le fait que l’Iran contournait les sanctions économiques en passant notamment par la Russie ou la Chine, il a finalement signé en juillet 2015 un traité nucléaire avec l’Iran. Celui-ci doit pourtant encore être approuvé par le congrès américain. Etant donné qu’il possède d’énormes sources de pétrole et de gaz, des experts soupçonnent que l’Occident ne veuillent pas perdre complètement l’Iran au profit de la Chine et de la Russie principalement, mais aussi de l’Inde. L’Europe cherche aussi une alternative après l’exclusion de la Russie du marché européen. Par ailleurs, l’assouplissement des sanctions envers l’Iran a un effet sur le prix du pétrole. Cela aurait tendance à faire baisser le prix du pétrole, car l’offre grandit. Et cela nuirait à nouveau à la Russie et mènerait à des pertes de l’ordre de milliards dans le budget national. Comme vous pouvez le voir, Mesdames et Messieurs, tout tourne autour du pétrole et d’autres ressources, et on ne peut pas dans tout cela nier la responsabilité américaine. C’est pourquoi il est tellement révélateur d’observer les foyers de crise et de suivre les évolutions dans le monde selon cette perspective, que ce soit en Russie, en Grèce ou en Iran. Suivez-nous régulièrement sur Klagemauer.tv. Au revoir.
de Daniel D.
https://de.wikipedia.org/wiki/Iran
https://de.wikipedia.org/wiki/Stra%C3%9Fe_von_Hormus
www.schweizerzeit.ch/cms/index.php?page=/news/geopolitisches_tauziehen_um_den_iran-2333
https://de.wikipedia.org/wiki/Operation_Ajax
www.neopresse.com/politik/naherosten/obama-will-den-iran-deal/