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Une chose est claire : sur la question du danger d’une « islamisation de l’Europe », les avis sont partagés. Selon le documentaire du « ZDF-zeit » du 24 novembre 2015 intitulé « Quelle quantité d’islam l’Allemagne peut-elle supporter ? », des enquêtes montrent que la moitié de la population allemande a peur de l’islam. Dans le cadre de la crise actuelle des réfugiés, la peur d’une islamisation augmente de nouveau.[lire la suite]
Le 6 février 2016 à Dresde et dans d’autres villes européennes a eu lieu « la journée » contre l’islam politique et contre l’accueil des réfugiés, qui a été organisée par Pegida et d’autres alliances opposées à l’islam. A Dresde environ 8 000 personnes ont participé à cette action, selon les informations d’un groupe de recherche. D’après l’agence de presse allemande « dpa » une contre-manifestation aurait été beaucoup plus bruyante.
Une chose est claire : sur la question du danger d’une « islamisation de l’Europe », les avis sont partagés. Selon le documentaire du « ZDF-zeit » du 24 novembre 2015 intitulé « Quelle quantité d’islam l’Allemagne peut-elle supporter ? », des enquêtes montrent que la moitié de la population allemande a peur de l’islam. Dans le cadre de la crise actuelle des réfugiés, la peur d’une islamisation augmente de nouveau.
Mais dans quelle mesure la peur d’une islamisation est-elle justifiée et en fait que faut-il comprendre fondamentalement concernant « l’islam » ?
Au cours de l’histoire de nombreux courants se sont formés dans l’islam, qui diffèrent entre eux dans leurs doctrines religieuses et politiques, voire même qui se contredisent et se combattent. Sur le fond on doit constater deux choses : que l’islam est une formation complexe, et qu’il y a islam et islam. Tandis que les uns citent des sourates – c’est-à-dire des versets – du Coran, qui semblent prouver que l’islam n’est rien d’autre qu’une religion d’épée et de violence, les autres sont dirigés par d’autres sourates qui apportent un autre éclairage sur le Coran. L’islam n’a rien à voir avec la violence. Par exemple dans un article online du programme allemand de la radio iranienne IRIB on insiste sur ces sourates qui semblent prouver que l’islam n’approuve pas la violence et le terrorisme.).
Ali Ghandour, d’origine marocaine, apporte une aide précieuse en faisant la différenciation. Ghandour a fait ses études à l’Université de Leipzig ; il a étudié l’arabisme et la politologie avec comme spécialité l’islamologie. Depuis 2012 il est collaborateur scientifique au centre de théologie islamique de Münster.
Ghandour fait la différence entre d’un côté l’islam comme religion et d’un autre côté l’islam comme idéologie. L’islam religieux contient les aspects suivants : le suprarationnel, l’irrationnel, l’émotionnel, le « soufisme » – c’est-à-dire une orientation mystique et spirituelle qui fait partie intégrante de l’islam sunnite – il inclut aussi le cœur et tout simplement l’homme dans sa totalité et sa diversité.
Et justement tous ces éléments seront combattus à présent avec les doctrines du wahhabisme, un courant qui est né des doctrines de Ben Abdelwahhab et ses partisans aux 18ème et 19ème siècles.
Les wahhabites voyaient dans bon nombre de pratiques des musulmans une forme de superstition, qui devait être combattue. Selon eux, la religion devrait être démystifiée et endoctrinée, c’est-à-dire que l’idéologie et la norme (et non plus l’homme) devraient se trouver au centre.
Ali Ghandour l’explique comme suit, je cite :
[...] « Chaque religion a besoin d’éléments qui font partie des aspects mystiques, suprarationnels et aussi irrationnels. Car ceux-ci forment une des protections importantes contre l’idéologisation de la religion. A partir du moment où on pense pouvoir comprendre « l’islam » avec la raison, cela peut mal finir. Car si on ne pense qu’en catégories claires et rationnelles avec son intelligence et qu’on ignore les choses spirituelles et subjectives, la chose mystique devient un ennemi. Un ennemi qu’on doit éliminer, combattre et si nécessaire éradiquer. Le passé des wahhabites est plein d’exemples d’un tel délire. Mais de même l’activité du soi-disant Etat islamique (Daesh) est un exemple vivant de ce à quoi ressemble une religion, quand elle n’est pensée que par les textes et la raison, et que la diversité des hommes, le cœur et les passions sont mis de côté. »
De même le journaliste jordano-allemand et spécialiste de l’islamisme Yassin Musharbash a indiqué que les terroristes qui se réclament de l’islam, suivent une idéologie et qu’il ne faut pas les confondre avec des pratiquants d’une religion.
Dans ce sens – si on fait la différence entre l’islam-religion et l’islam-idéologie – on ne peut pas parler du danger d’une islamisation. Dans ce cas il ne faut pas imputer cette idéologie qui justifie la violence, à la religion de l’islam. On doit plutôt parler du danger d’une « idéologisation », que celle-ci représente des points de vue politiques, religieux ou même non-religieux. Dans ce contexte, « l’idéologisation » se réfère à des doctrines ou des normes qu’on contraint et oblige les gens à accepter. Souvent des religions et d’autres conceptions du monde sont infiltrées et dénigrées par des idéologies.
On doit aussi considérer que les « idéologies » ont toujours été instrumentalisées de manière ciblée pour diviser les peuples et les maintenir faibles. Ceci a été savamment exploité depuis toujours par les colonialistes et d’autres stratèges globaux pour étendre leur domination et pour atteindre leurs buts.
Chers téléspectateurs, dans la deuxième partie de cette émission, nous poursuivrons ce sujet et nous verrons comment l’idéologie du wahhabisme a réussi à paraître convenable et à se propager parmi un nombre non-négligeable de musulmans.
Texte de l'émission
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24.02.2016 | www.kla.tv/7760
Le 6 février 2016 à Dresde et dans d’autres villes européennes a eu lieu « la journée » contre l’islam politique et contre l’accueil des réfugiés, qui a été organisée par Pegida et d’autres alliances opposées à l’islam. A Dresde environ 8 000 personnes ont participé à cette action, selon les informations d’un groupe de recherche. D’après l’agence de presse allemande « dpa » une contre-manifestation aurait été beaucoup plus bruyante. Une chose est claire : sur la question du danger d’une « islamisation de l’Europe », les avis sont partagés. Selon le documentaire du « ZDF-zeit » du 24 novembre 2015 intitulé « Quelle quantité d’islam l’Allemagne peut-elle supporter ? », des enquêtes montrent que la moitié de la population allemande a peur de l’islam. Dans le cadre de la crise actuelle des réfugiés, la peur d’une islamisation augmente de nouveau. Mais dans quelle mesure la peur d’une islamisation est-elle justifiée et en fait que faut-il comprendre fondamentalement concernant « l’islam » ? Au cours de l’histoire de nombreux courants se sont formés dans l’islam, qui diffèrent entre eux dans leurs doctrines religieuses et politiques, voire même qui se contredisent et se combattent. Sur le fond on doit constater deux choses : que l’islam est une formation complexe, et qu’il y a islam et islam. Tandis que les uns citent des sourates – c’est-à-dire des versets – du Coran, qui semblent prouver que l’islam n’est rien d’autre qu’une religion d’épée et de violence, les autres sont dirigés par d’autres sourates qui apportent un autre éclairage sur le Coran. L’islam n’a rien à voir avec la violence. Par exemple dans un article online du programme allemand de la radio iranienne IRIB on insiste sur ces sourates qui semblent prouver que l’islam n’approuve pas la violence et le terrorisme.). Ali Ghandour, d’origine marocaine, apporte une aide précieuse en faisant la différenciation. Ghandour a fait ses études à l’Université de Leipzig ; il a étudié l’arabisme et la politologie avec comme spécialité l’islamologie. Depuis 2012 il est collaborateur scientifique au centre de théologie islamique de Münster. Ghandour fait la différence entre d’un côté l’islam comme religion et d’un autre côté l’islam comme idéologie. L’islam religieux contient les aspects suivants : le suprarationnel, l’irrationnel, l’émotionnel, le « soufisme » – c’est-à-dire une orientation mystique et spirituelle qui fait partie intégrante de l’islam sunnite – il inclut aussi le cœur et tout simplement l’homme dans sa totalité et sa diversité. Et justement tous ces éléments seront combattus à présent avec les doctrines du wahhabisme, un courant qui est né des doctrines de Ben Abdelwahhab et ses partisans aux 18ème et 19ème siècles. Les wahhabites voyaient dans bon nombre de pratiques des musulmans une forme de superstition, qui devait être combattue. Selon eux, la religion devrait être démystifiée et endoctrinée, c’est-à-dire que l’idéologie et la norme (et non plus l’homme) devraient se trouver au centre. Ali Ghandour l’explique comme suit, je cite : [...] « Chaque religion a besoin d’éléments qui font partie des aspects mystiques, suprarationnels et aussi irrationnels. Car ceux-ci forment une des protections importantes contre l’idéologisation de la religion. A partir du moment où on pense pouvoir comprendre « l’islam » avec la raison, cela peut mal finir. Car si on ne pense qu’en catégories claires et rationnelles avec son intelligence et qu’on ignore les choses spirituelles et subjectives, la chose mystique devient un ennemi. Un ennemi qu’on doit éliminer, combattre et si nécessaire éradiquer. Le passé des wahhabites est plein d’exemples d’un tel délire. Mais de même l’activité du soi-disant Etat islamique (Daesh) est un exemple vivant de ce à quoi ressemble une religion, quand elle n’est pensée que par les textes et la raison, et que la diversité des hommes, le cœur et les passions sont mis de côté. » De même le journaliste jordano-allemand et spécialiste de l’islamisme Yassin Musharbash a indiqué que les terroristes qui se réclament de l’islam, suivent une idéologie et qu’il ne faut pas les confondre avec des pratiquants d’une religion. Dans ce sens – si on fait la différence entre l’islam-religion et l’islam-idéologie – on ne peut pas parler du danger d’une islamisation. Dans ce cas il ne faut pas imputer cette idéologie qui justifie la violence, à la religion de l’islam. On doit plutôt parler du danger d’une « idéologisation », que celle-ci représente des points de vue politiques, religieux ou même non-religieux. Dans ce contexte, « l’idéologisation » se réfère à des doctrines ou des normes qu’on contraint et oblige les gens à accepter. Souvent des religions et d’autres conceptions du monde sont infiltrées et dénigrées par des idéologies. On doit aussi considérer que les « idéologies » ont toujours été instrumentalisées de manière ciblée pour diviser les peuples et les maintenir faibles. Ceci a été savamment exploité depuis toujours par les colonialistes et d’autres stratèges globaux pour étendre leur domination et pour atteindre leurs buts. Chers téléspectateurs, dans la deuxième partie de cette émission, nous poursuivrons ce sujet et nous verrons comment l’idéologie du wahhabisme a réussi à paraître convenable et à se propager parmi un nombre non-négligeable de musulmans.
de Daniel D.
www.nachrichten.de/politik/Pegida-demonstriert-europaweit-fuer-Festung-Europa-aid_urn-newsml-dpa-com-20090101-160205-99-511941.html
www.nachrichten.de/politik/Tillich-setzt-auf-harten-Kurs-vor-Pegida-Aktionstag-aid_urn-newsml-dpa-com-20090101-160206-99-518402.html
https://presseportal.zdf.de/pm/wie-viel-islam-vertraegt-deutschland/
http://alighandour.tumblr.com/post/133268977817/die-krise-des-sunnitischen-islams-teil-3-der
www.taz.de/!5027800/
www.faz.net/aktuell/feuilleton/buecher/rezensionen/sachbuch/abdullah-al-salmis-buch-religioese-toleranz-14023116.html?printPagedArticle=true#pageIndex_2
(Wer da will, der bleibe ohne Glauben) http://german.irib.ir/radioislam/beitr%C3%A4ge/weltbild-des-islams/item/250200-lehre-des-friedens-und-der-barmherzigkeit-1
www.uni-muenster.de/ZIT/Personen/Kolleg/personen_ghandour_ali.html
http://alighandour.tumblr.com/post/133268977817/die-krise-des-sunnitischen-islams-teil-3-der
http://www.srf.ch/news/international/schon-al-kaida-wollte-europaeische-grossstaedte-terrorisieren
http://querdenkende.com/2016/01/24/islam-fanatismus-oder-weltreligion-ein-interview-mit-yavuz-oezoguz/
(Interview mit Yavuz Özoguz)